Le Traité d'acupuncture le plus ancien, le ″Huang Di Nei Jing Su Wen Ling Shu″ ou ″Traité de médecine interne de l'Empereur Jaune, Questions simples, Fondement spirituel″, est composé de questions que l’Empereur Jaune, premier Empereur mythique de l’Antiquité, pose à son médecin personnel, et des réponses pertinentes de celui-ci.
Ce traité n'est en fait qu'une compilation de supports écrits de différents Maîtres de la Tradition orale, issue des "Cent écoles de Pensées" qui fleurissaient à l'époque des Royaumes Combattants (Ve-IIIe siècle avant notre ère).
L'acupuncture était donc déjà bien structurée lors de la rédaction de ces premiers textes, auxquels on attribue près de 3.000 ans d’ancienneté ! Le NeiJing, remanié plusieurs fois au cours de siècles, mettait par écrit une compilation de diverses écoles de pensée, jusque-là uniquement transmise oralement de Maîtres à élèves.
De nombreux livres s’y sont ajoutés : de grands commentaires, souvent innovants, ont régulièrement été écrits au cours des siècles par les praticiens de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). Néanmoins ces textes doivent toujours être compris comme des commentaires d'une Tradition orale transmise de Maître à élève, donc censée être connue.
Et la Tradition se perdait déjà, à voir le nombre croissant de "recettes" thérapeutiques, le raisonnement individualisé étant de moins en moins exposé au cours de siècles.
Si la présentation faite de nos jours de cette Tradition semble bien complexe, ceci est dû au fait que les bases du raisonnement, pourtant a priori simples et logiques, mais déjà de moins en moins comprises, ont été encore plus perdues suite aux des divers remous politiques et militaires qui se sont produits en Chine au cours des derniers siècles, événements qui ont rompu l'essentiel de la transmission orale de la Tradition.
Il convient ici de faire un bref rappel historique pour comprendre l’évolution de l’Acupuncture et de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), et pour appréhender pourquoi elle a décliné et s’est figée en Chine, alors qu’elle s’épanouissait en France. La méconnaissance de cette histoire contemporaine ne permet pas de comprendre pourquoi il y a deux façons totalement différentes d’aborder l’Acupuncture, ni pourquoi c’est celle qui est nettement la moins intéressante qui est nettement la plus répandue…
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L’histoire contemporaine explique donc pourquoi on a plus de chances de trouver une Acupuncture vraiment Traditionnelle, donc raisonnée, en France qu’en Chine, où elle n’est plus comprise. Comme c’est néanmoins la Chine qui est la référence, par ignorance (c’est une médecine Chinoise après tout, non ?), c’est celle-ci qu’on retrouve partout, et même dans la majorité des écoles françaises. Ce phénomène avait déjà été prophétisé par les Chinois eux-mêmes au début du 20e siècle [2].
Pourtant, quel intérêt y a-t-il à traiter tout le monde de la même façon avec des recettes plus ou moins efficaces, quand l’essence même de l’Acupuncture est de permettre un traitement logique et individualisé. Il va sans dire que cette approche est infiniment plus efficace.
C’est donc la présentation de l’aspect Traditionnel, raisonné et individualisé, et pourtant simple, de l’Acupuncture que nous vous proposons.
[1] Les travaux de G. Soulié de Morand étaient surtout basés sur le Zhen Jiu Da Cheng, qui est le dernier des grands ouvrages de référence en Acupuncture, daté de 1601.
[2] Qin Bowei, 1935